
nævus d’Ota
Bien qu’il soit bénin, son impact psychologique et social pousse de nombreuses personnes à rechercher des solutions pour l’atténuer. Aujourd’hui, la dermatologie et l’ophtalmologie offrent des traitements adaptés et efficaces.
Qu’est-ce que le nævus d’Ota ?
Décrit pour la première fois par le Dr Ota en 1939, ce nævus est une tache pigmentée bleu-gris ou brunâtre qui apparaît généralement autour de l’œil, sur la tempe, la joue, la paupière ou le front. Dans certains cas, il peut également toucher la sclère, c’est-à-dire le blanc de l’œil.
La coloration résulte d’une accumulation de mélanocytes dans le derme profond, des cellules responsables de la production de mélanine, le pigment de la peau. Le nævus d’Ota peut être présent dès la naissance (forme congénitale) ou apparaître plus tard, souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Même si cette affection est bénigne, elle peut être source d’inconfort esthétique important et nécessite parfois un suivi médical, notamment en cas d’atteinte oculaire.
Pourquoi envisager un traitement ?
Le traitement du nævus d’Ota ne relève pas d’une obligation médicale dans la majorité des cas, mais plusieurs raisons peuvent motiver une prise en charge :
Impact esthétique : la localisation faciale rend cette pigmentation très visible, entraînant parfois une gêne dans la vie sociale et professionnelle.
Bien-être psychologique : réduire ou faire disparaître la tache contribue à améliorer l’estime de soi et la qualité de vie.
Surveillance médicale : dans de rares cas, une surveillance est nécessaire car un nævus peut évoluer vers des complications oculaires (glaucome, mélanome intraoculaire).
Ainsi, le traitement vise principalement un objectif esthétique et psychologique, avec en parallèle une vigilance médicale.
Les traitements disponibles
- Le laser : la référence actuelle
La technologie laser est aujourd’hui le traitement le plus efficace du nævus d’Ota. Les lasers dits Q-Switched (Nd:YAG, rubis, alexandrite) sont les plus utilisés.
Mécanisme : le faisceau laser cible la mélanine, la fragmente en particules microscopiques qui seront progressivement éliminées par le système immunitaire.
Dans certains cas, une disparition presque complète peut être obtenue.
Nombre de séances : en moyenne, 5 à 10 séances espacées de plusieurs semaines sont nécessaires.
Avantages : technique non invasive, sécurisée, avec un faible risque de cicatrices.
Inconvénients : de légères rougeurs, croûtes ou modifications transitoires de la pigmentation peuvent survenir après les séances.
Le laser est considéré comme le gold standard, offrant les meilleurs résultats à long terme.
- Les traitements topiques
Elles sont plutôt utilisées comme complément au traitement laser, afin d’améliorer l’uniformité du teint ou d’éviter une hyperpigmentation secondaire.
- Les techniques anciennes : peu utilisées aujourd’hui
Avant l’ère du laser, les médecins employaient des méthodes comme la dermabrasion (abrasion mécanique de la peau) ou la cryothérapie (destruction par le froid). Toutefois, ces techniques provoquaient souvent des cicatrices, des dépigmentations irrégulières ou des résultats peu satisfaisants.
- Nouvelles approches et perspectives
La recherche médicale explore actuellement de nouvelles pistes :
Lasers fractionnés : moins agressifs, ils permettent une récupération cutanée plus rapide.
Combinaisons thérapeutiques : associer laser et molécules dépigmentantes pour renforcer les résultats.
Médecine régénérative : moduler l’activité des mélanocytes afin d’éviter la réapparition du nævus.
Ces techniques en cours de développement laissent entrevoir des solutions encore plus performantes à l’avenir.
Précautions après traitement
Protection solaire : indispensable pour éviter l’hyperpigmentation, avec l’utilisation d’un écran solaire SPF 50+.
Suivi médical : un contrôle dermatologique et ophtalmologique est recommandé, surtout si l’œil est concerné.
Ces précautions garantissent un meilleur résultat esthétique et réduisent les risques de complications.
Traitement ou acceptation ?
Il est important de rappeler que le TRAITEMENT NAEVUS D’OTA est un choix personnel. Certaines personnes choisissent de conserver cette particularité, la considérant comme une marque identitaire. D’autres, au contraire, souhaitent la faire disparaître pour améliorer leur confiance en soi.
Le rôle du spécialiste est d’informer le patient sur les options disponibles, leurs bénéfices, leurs limites et leurs risques, afin de l’aider à prendre une décision éclairée.
Conclusion
Le nævus d’Ota est une affection cutanée bénigne mais souvent gênante sur le plan esthétique et psychologique. Les recherches en cours ouvrent la voie à des traitements encore plus performants.
Entre acceptation et traitement, le choix appartient au patient, guidé par un accompagnement médical adapté.